Au moyen-âge, les terres appartenaient principalement aux seigneurs. Mais l’Église, avec les Abbés et les Évêques, dominait également de nombreuses terres et exerçait une influence croissante sur les campagnes.

La société féodale à cette époque, empreinte des valeurs religieuses du christianisme, se construit sous la domination conjointe des pouvoirs seigneuriaux, laïques et ecclésiastiques.

Ainsi, les villages se structurent souvent autour des églises et des abbayes, symboles de la religion, et de la puissance du clergé. C’est le lieu de vie, et l’endroit où les habitants ressentent le pouvoir de Dieu.

Dinan n’échappe pas à la règle. En effet, l’histoire de Dinan est étroitement liée à la fondation de l’Abbaye Saint-Magloire de Léhon qui a été le premier bâtiment religieux d’importance dans cette région de la Rance.

C’est à partir de la création, par Nominoé, premier roi de Bretagne, de ce prieuré aux environs de 850, qu’un port se développera en Aval à un kilomètre à peine de l’abbaye.

Aux environs de 1030-1040, les terres seigneuriales les plus proches de l’abbaye et les plus adaptées stratégiquement à l’édification de fortifications, se trouvent juste au dessus du port, sur une longue plate forme dominant la vallée de la Rance et protégées par des pentes abruptes.

Rapidement, pour regrouper les paysans, de nouveaux prieurés sont fondés, un en 1066 à environ 300 mètres au nord de la butte féodale, la première église Saint-Malo et un face au port, côté Lanvallay, le prieuré de la Madeleine-du-pont en 1070.

Face à la forte croissance démographique, une seconde église paroissiale, l’église Saint-Sauveur, est construite intra-muros en 1123, sur le nouvel emplacement de la cité qui, par manque de place sur son promontoire, a du se déplacer.

Après ses deux églises, Dinan se dote de ses premiers couvents intra-muros, le couvent des Dominicains (ou Jacobins, ou encore des frères prêcheurs) à partir de 1215, et le couvent des cordeliers (Fransiscain) en 1251.

En 1368, ce sont les Trinitaires qui s’installent à Dinan et fondent leur prieuré.

La prospérité Dinannaise de la fin du moyen-âge fait de la cité un centre religieux d’importance. Un nouvel ordre s’installe alors dans l’enceinte de Dinan en 1458, l’ordre de Sainte-Claire ou l’ordre des Clarisses qui fondent à leur tour leur couvent.

C’est à cette période, en 1490, que la première église Saint-Malo, qui se trouve hors des remparts, est abandonnée pour être reconstruite à son emplacement actuelle intra-muros.

A la fin du XVIème siècle, après plus de 30 ans de guerre de religion entre protestants et catholique, les fortifications Dinannaises perdent leur usage défensif et Dinan change de visage, et devient une ville de couvents.

En plus des trois couvents déjà installés, de nouveaux ordres investissent la ville: Le couvent des Ursulines en 1617, le couvent des Dominicaines ou des Catherinettes en 1625, et le couvent des Bénédictines en 1633.

En 1755, le comte de la garaye et son épouse font venir à Dinan les Filles de la Sagesse qui créaient le couvent de la Sagesse.

Quand éclate la Révolution en 1789, un tiers des terres intra-muros appartiennent au Clergé et sont occupées par des couvents ou des églises.

La plupart sont fermés et confisqués, et deviennent des manufactures de toiles, des écoles, une caserne.

Aujourd’hui la plupart des bâtiments sont parvenus jusqu’à nous et sont encore debout. Seul le couvent des Jacobins a été entièrement détruit, mais il reste tout de même des preuves de son existence si on cherche bien les indices.

  • 4 – Le couvent des Jacobins ou Dominicains

Le couvent des Dominicains (ou Jacobins, ou encore des frères prêcheurs) est créé entre 1215 et 1221. Il fut le couvent le plus prestigieux de Dinan. Pourtant, c’est celui dont il reste le moins de traces aujourd’hui.

Durant 5 siècles, à la place de l’actuel théâtre des Jacobins, se trouvait l’un des plus grands établissements religieux de Bretagne. L’enclos du couvent des Jacobins s’étendait sur 7 hectares (1/4 de la ville), soit sur tout le sud-est du Dinan intra-muros.

Bénéficiant très rapidement du soutien et de la générosité des puissants, le couvent va prospérer et connaître, jusqu’à la fin du XVIème siècle, une histoire glorieuse qui participe alors à la renommée de la cité.

Les Jacobins vendront une partie de leurs terres aux Bénédictines en 1628 et aux Dominicaines en 1658.

Vendu et détruit peu après la Révolution, il ne reste aujourd’hui que des souvenirs épars de cet édifice .

Les seuls témoignages encore visibles aujourd’hui, sont un morceau de l’arc de pierre d’une porte d’entrée de ce couvent, à l’angle de « l’hôtel Arvor » (angle rue de Léhon / rue Auguste Pavie), les voûtes de l’entrée du théâtre, et L’ancienne chapelle du couvent qui fait aujourd’hui partie de l’hôtel d’ Arvor (Le porche d’entrée de l ‘hôtel appartenait à une autre chapelle construite au 16ème siècle sur les terres du château du Besso à Saint-André-des-Eaux, à quelques kilomètres).

  • 6 – Couvent des Trinitaires

L’histoire des Trinitaires à Dinan est, en partie, connue.

Cette maison, fondée en 1336 par Olivier BRECEL, pour un religieux de l’Ordre de la Rédemption des Captifs, autrement dit Trinitaire, était destinée à servir d’asile aux pauvres pèlerins et voyageurs de passage.

Les trinitaires jouaient également un rôle important dans les négociations des rançons, en particulier celles des prisonniers des pirates qui écumaient la Méditerranée.

Elle fut rapidement érigée en Prieuré et confiée aux frères Trinitaires en 1368.

Les religieux y tenaient un hôpital de vingt lits pour s’occuper des captifs et des prisonniers, ainsi que pour les pèlerins

Aujourd’hui, il n’en reste que la porte d’entrée en Ogive et une fine colonne de pierre (au 17) et un bénitier (en face, au18), l’ensemble visible rue de la Poissonnerie.

Rue de la Lainerie, au 5, reste le linteau d’une maison de pierre qui était propriété du Prieuré avec une gravure représentant la croix des trinitaires, et un enfeu, ou niche funéraire, quasiment à l’angle des deux rues à côté de la porte bleue.

  • 8 – L’église Saint-Malo

Comme nous l’avons vu plus haut, c’est la seconde église Saint-Malo.

La première, hors-les-murs, a été en partie détruite sous le règne du jeune roi Charles VIII (futur époux de la duchesse Anne de Bretagne), qui veut soumettre la Bretagne à son autorité.

En 1487, François II, duc de Bretagne, donne donc l’ordre de faire raser l’église Saint-Malo qui devra être rebâtie intra-muros. En réalité, le siège n’eut jamais lieu : la ville se rendra l’année suivante sans combattre.
La construction de la nouvelle église commença dès l’année 1490.

Durant la Révolution, l’église n’est plus affectée au culte, elle sert alors de halle aux blés, d’écurie, de salle de spectacle et de caserne. L’église est rendue au culte en 1803, mais elle demande à être terminée. La construction de la nef se déroule de 1855 à 1865.

En raison d’interruptions dues au manque d’argent et aux guerres de religion, les travaux se sont arrêtés et ont redémarrés à plusieurs reprises, certaines parties ayant donc été terminées au 18ème siècle, et d’autres au 19ème siècle. Le plan final a largement suivi les plans originaux du 15ème siècle.

L’édifice, de taille assez imposante, possède toute fois un petit clocher qui n’est en fait qu’un toit à quatre pans. À l’origine, l’église devait comporter une flèche en granit, dont on voit bien les « bases » sous chaque angle du toit. Elle aurait dû être conséquente, compte tenu de la taille des quatre piliers du transept, qui ont chacun un diamètre de trois mètres.

De style gothique et Renaissance, elle est surtout réputée pour ses vitraux du début du XXe siècle et son orgue anglais aux tuyaux polychromes fabriqué en 1889. Visite libre.

  • 10 – Couvent des Dominicaines ou des Catherinettes

C’est dans cet hôtel particulier de la première époque de la Renaissance (vers 1500) que Hélène de Beaumanoir, marquise d’ Acigné fonde en 1625 le couvent des catherinettes, de l’ordre de Saint-Dominique.

A la mort d’Hélène de Beaumanoir, l’hôtel fut donné aux sœurs dominicaines et elles y devinrent si nombreuses que la petite cour qu’on y voit encore, servit de cimetière et était remplit de leurs tombes.

Découvrez-y le corps principal du logis avec sa tour octogonale en avant-corps, à l’intérieur, les pleins cintres des portes, un splendide escalier de pierres avec ses 60 marches monumentales, et également la cuisine avec sa large cheminée.

On y voit encore les étroits corridors et les petites cellules des religieuses. Ces cellules ne sont pas dans le corps de l’hôtel, mais dans un bâtiment latéral construit par Hélène elle-même pour servir de chapelle et où elle fut provisoirement enterrée.

Les sœurs Dominicaines finirent par changer de place leur couvent et s’installèrent dans l’actuelle bibliothèque de Dinan.

Les religieuses acquièrent un vaste enclos de plus d’un hectare à l’Est de la ville et font construire, à partir de 1658, un nouveau et très imposant couvent à l’architecture classique.

La Chapelle Sainte-Catherine, très élégante avec sa façade de style jésuite, est érigée entre 1661 et 1664, année du transfert des religieuses, mais il faut attendre l’année 1676 pour que les travaux du couvent soient définitivement achevés (En visite libre).

Expulsées le 3 octobre 1792, les trente religieuses sont dispersées. Confisqué, le bâtiment est transformé en prison puis en caserne, il faut attendre l’année 1817 pour que la Municipalité y fasse transférer l’hôpital de la ville. Ce dernier y restera pendant 150 ans jusqu’en 1970.

Depuis 2005, le couvent réhabilité abrite la Bibliothèque Municipale. Quant à la chapelle, elle est redevenue une chapelle consacrée. Son plafond peint compte parmi les trésors cachés de Dinan, réalisé dans les années 1670.

  • 12 – Couvent de la Sagesse

En 1751 le Comte et la Comtesse de la Garaye demandent des Filles de la Sagesse, congrégation religieuse féminine enseignante et hospitalière fondée en 1703, pour soigner les pauvres de la Ville de DINAN et du canton.
Ils sollicitent du Roi Louis XV des lettres patentes qui leurs sont accordées le 3 avril 1755. Le couvent des Filles de la Sagesse est alors créé.

A la Révolution, le bâtiment est louée à l’Hospice, le mobilier vendu et racheté par des soutiens aux sœurs qui sont mises en prison; elles y demeurent deux ans.

A leur sortie, leur mobilier leur est restitué, et elles reprennent leurs fonctions charitables. Sans ressources, elles ne perdent pas courage et ouvrent un pensionnat. En 1811, les Sœurs retrouvent la possession de leur ancien local. Grâce à des dons et différents legs, elles achetent des maisons et terrains et font construire plusieurs bâtiments : buanderie, lavoir, four, chapelle, dortoirs…

En 1833, elles sont 9 religieuses et créent une école privée catholique dans le couvent qu’elles appellent « l’asile de l’enfance ». Les sœurs s’occupent alors de 210 enfants âgés de 2 à 7 ans.

En 1847 elles ouvrent « l’Asile supérieur » au sein du couvent de la Sagesse où 80 filles de plus, âgées de 7 à 12 ans, suivent un autre enseignement.

Au fil des années, l’asile prendra le nom d’école maternelle de Dinan et deviendra en 1868, l’école communale des filles (gratuite).

Les personnels religieux de la congrégation de la Sagesse vont constituer l’intégralité des enseignantes jusqu’à la laïcisation du primaire en 1902 et de la maternelle en 1903 qui sonne la fin de l’école libre de la Sagesse et qui suscitera une vive émotion à Dinan.

Les sœurs sont expulsées mais, avec le soutien de la population, résistent tout de même encore quelques années en ouvrant une nouvelle école dans un nouveau local.

Cette tentative est couronnée de succès dans un premier temps mais ne résistera pas aux lois qui continuent à se mettre en place contre les congrégations. Lassées de cette guerre scolaire, les religieuses de la Sagesse finiront par quitter Dinan en 1907.

En 1938, le Docteur ROUXEL fit accepter le projet, par la Congrégation des Filles de la Sagesse, de la création d’une clinique médico-chirurgicale sur le site de l’ancienne école devenu un lieu de retraite spirituelle.

La clinique de la sagesse est créée.

En 2009 la clinique déménage sur le site de l’hôpital, les bâtiments sont rachetés par un promoteur immobilier qui en fait des appartements.

  • 1 – l’Abbaye Saint-Magloire de Léhon

Le monastère primitif de Léhon date du IXe siècle. Il est édifié par Nominoé vers 850 pour y conserver les reliques d’un saint Breton, Saint-Magloire, ancien évêque de Dol.

Suite à des raids Vikings, l’Abbaye est pillée et en partie détruite. Des bâtiments de cette époque, rien ne subsiste.

Autour de 1190 – 1210, avec la reconstruction de son église, l’abbaye de Léhon prend le nom de prieuré de Saint-Magloire de Léhon.

A la suite de la révolution, le monastère est vendu à un particulier qui l’habitera, puis sera transformé en brasserie, en manufacture de toiles à voiles et en filature en 1854, et enfin en salle de classe pour jeunes filles jusqu’en 1959.

Les propriétaires de l’édifice finissent par l’offrir à la mairie de Léhon qui fait restaurer l’ancienne abbatiale pour en faire la nouvelle église paroissiale de Léhon.

Le trésor de l’abbaye est composé d’un reliquaire contenant des ossements de Saint-Magloire, une statue en bois de Saint-Magloire (XIVe siècle), une chasuble en soie damassée à décor floral, une étole, des manipules et le voile du calice assortis (XVIIIe siècle).

  • 2 – La chapelle Saint-Joachim

Construite à partir de 1066, c’est la première église paroissiale de Dinan, et la première église Saint-Malo.

Trop petite, elle est détruite une première fois pour être rebâtie au même emplacement en 1177.

Il est dit à l’époque qu’elle était d’une grandeur immense, et qu’à l’extérieur, par ses formes massives et puissantes, elle avait tout l’aspect d’une forteresse.

En 1487, les troupes du roi de France, Louis XI, envahissent Dinan, alors propriété du duc de Bretagne, François II.

L’église sera volontairement démolie une seconde fois, car se trouvant hors des remparts, les Dinannais pensaient que l’église aurait pu servir de bastion à l’ennemi.

À l’issue de cette guerre un édifice religieux sera maintenu jusqu’à ce que la chapelle soit restaurée en 1885. C’est à cette époque que l’église prendra le nom de chapelle Saint-Joachim.

En 1975, suite à des travaux d’urbanisme, des ossements et des pierres tombales seront découverts. 4 d’entre elles ont été placées à droite de l’édifice. Pour la première, il pourrait s’agir de la pierre tombale d’un tailleur car un ciseau y est gravé. À côté, il s’agirait de la sépulture d’un religieux : on y reconnaît une croix et un ciboire.

De l’édifice actuel, seuls deux contreforts, à l’arrière de l’église, pourraient dater du XIIe siècle. Le clocheton, lui, daterait du XIXe siècle. Tandis qu’à gauche du petit escalier menant à l’église, un sarcophage remonterait à l’an 1000.

  • 3 – La Basilique Saint-Sauveur

L’église Saint-Sauveur est une des plus connues de la cité médiévale.

Elle a été fondée en 1123 par Riwallon le Roux, seigneur de Dinan revenu de croisade en 1112.

A partir de 1480 d´importants travaux sont entrepris pour agrandir l´église, devenue centre d´une riche paroisse.

Une petite chapelle funéraire à trois pans sommés de pignons aigus, fut construite à la place d’une ancienne porte au sud, sans doute peu avant 1500.

elle n’a cessé d’être transformée et sera achevée à la fin du XVIIe siècle.

Elle possède deux styles distincts. Le premier du XIIe siècle est roman (partie sud ou côté droit, et le portail), ce qui permet de situer la date de sa fondation. Elle prend ensuite le style gothique à partir du XVIe siècle.

Elle abrite le cénotaphe du cœur du connétable Duguesclin. Visite libre.

  • 5 – Le couvent des Cordeliers

En 1248, Henri II d’ Auvaugour, seigneur et sire de Dinan, participe aux Croisades. Il fait le vœu, s’il s’en sort vivant, d’édifier un couvent.

De retour, il entame la construction en 1251.

Le seigneur deviendra lui-même moine franciscain, dit « Cordelier ». ​Une appellation qui fait référence à la corde à trois nœuds, symbole de pauvreté, que portaient les religieux de l’ordre à la ceinture.

D’après certaines sources, le couvent des Cordeliers aurait été implanté autour du Palais d’Henri II d’ Auvaugour, seigneur de Dinan Nord, à l’époque où la ville était divisée en deux parties distinctes et dirigée par deux seigneurs, c’est à dire entre 1122 et 1264.

En effet, à cette période, chaque seigneur avait sa demeure, le château de Léhon pour le seigneur de Dinan Sud, et, soit le Château primitif de Dinan, soit le Palais situé à l’emplacement du couvent des Cordeliers pour le seigneur de Dinan Nord.

Le couvent a accueilli les états généraux de Bretagne en 1573 et 1634.

En 1791, les sept derniers religieux sont chassés par les Révolutionnaires.

Avec l’arrivée de l’abbé Bertier, en 1804, une nouvelle ère s’ouvre. Un grand et un petit séminaire voient le jour, ouvrant la voie de l’enseignement qui perdure encore aujourd’hui.

Les bâtiments actuels datent du XVe siècle.

Restauré au XIXe siècle, il abrite aujourd’hui un établissement d’enseignement privé.

Son portail sur la place des Cordeliers a été classé. Visitable en saison estivale.

  • 7 – Couvent des Clarisses

A l’origine du Couvent Sainte-Claire, on trouve une chapelle dédiée à Sainte-Catherine et érigée à partir de l’année 1458.

En 1480, le Duc François II approuve le projet de convertir la chapelle en couvent de l’ordre de Sainte-Claire, les Clarisses.

Les travaux débutent en 1482, mais des difficultés financières ne permettent pas la construction d’un couvent neuf.

La chapelle Sainte-Catherine est donc aménagée pour devenir la nouvelle église du couvent, cette dernière est consacrée en 1484.

En 1792, les 35 religieuses qui occupent encore le couvent sont expulsées.

Le bâtiment est alors transformé en caserne, puis en prison avant d’être vendu comme bien national en 1796 et démantelé.

Vieux de près de 500 ans, les vestiges actuelles de ce qui était l’église du couvent des Clarisses n’est qu’une partie d’un grand ensemble qui occupait près d’1 hectare à son apogée.

Si la flèche de l’église a disparu, la charpente, elle, est restée intacte. Elle a une forme de coque de bateau inversée car, dans notre région à l’époque, la majorité des charpentiers étaient issus du monde naval. Elle est encore visible, mais aujourd’hui la chapelle est un cabinet d’architecture.

L’ancien cloître du couvent encerclait l’actuelle cour intérieure de l’impasse des Clarisses. On peut encore voir les pierres qui servaient à supporter la charpente du cloître.

  • 9 – Couvent des Ursulines

En 1615, Guillaume LeGouverneur, évêque de Saint-Malo, autorise l’établissement des Ursulines à Dinan.

La première pierre du couvent est posée en 1620 par l’évêque de Saint-Malo et trois religieuses s’y installent.

Une fois terminé, le couvent forme un quadrilatère composé de trois ailes situées au nord, à l’ouest et au sud, un mur ferme l’enclos à l’est constituant ainsi le cloître des religieuses. Au nord un vaste espace est occupé par le jardin du couvent, il s’étend jusqu’aux remparts. Deux autres jardins appartiennent au couvent, l’un à l’est longe la rue de la Croix, l’autre est situé au sud.

En 1792, les Ursulines, alors au nombre de 34, sont expulsées du couvent, la chapelle est utilisée durant quelques années pour les réunions et assemblées révolutionnaires. Puis les bâtiments sont vendus comme biens nationaux en 1798 et on y installe, en 1802, une manufacture de tissage de toiles à voiles

La manufacture fait faillite en 1862, les bâtiments sont vendus séparément à plusieurs acquéreurs. C’est à cette époque que la rue Saint-Charles est percée coupant l’ancien cloître en deux ensembles de bâtiments au nord et au sud et détruisant une partie de l’aile ouest.

La situation reste inchangée jusqu’en 1955, époque à laquelle l’ensemble des bâtiments nord sont détruits pour permettre l’édification de la résidence Saint-Charles qui sera terminée en 1965.

Il ne reste donc plus du couvent que la chapelle, l’aile sud et une partie de l’aile ouest du cloître, ces deux derniers bâtiments seront réhabilités et transformés en logements sociaux en 1990 (résidence des Ursulines).

Hypothèse de reconstitution – Atelier Isshin – Stéphanie Canellas

En 2016, un projet de transformation de l’ancienne chapelle en salle d’activité communale est à l’étude. Le travail très intéressant du cabinet d’architecte ISSHIN, est visible sur le site suivant: https://www.atelier-isshin.fr/nos-r%C3%A9f%C3%A9rences/etudes/ancienne-chapelle-des-ursulines/

  • 11 – Couvent des Bénédictines

Dans les années 1620, le quartier est un grand jardin qui appartient au couvent des Jacobins. En 1628, les bénédictines de Saint-Malo achètent un terrain aux Jacobins et implantent le couvent Notre-Dame-de-la-Victoire.

En 1631 sont construits le cloître et son jardin, mais le couvent se développe moins bien que les autres couvents de Dinan. Il réussit quand même à s’étendre, avec la construction d’une chapelle avec son clocher et d’un réfectoire vers 1665.

Le réfectoire des Bénédictines est la grande salle commune où elles se retrouvent pour tous les moments collectifs : repas, prières, offices.

En 1680, une magnifique fresque est peinte sur la voûte du réfectoire.

En 1746, un incendie détruit le quartier et une partie des bâtiments des Bénédictines. C’est la faillite du couvent et les sœurs, qui vivent dans la misère, ne parviennent pas à remonter le pente. Elles sont obligées de quitter les lieux en 1772 et le couvent est laissé à l’abandon.

En 1777, la fresque de 1680 est cachée par un enduit alors que le couvent, vide et ruiné, est réhabilité en collège de la ville et que la salle commune en devient le réfectoire.

Sous la Révolution, le collège sera fermé, les religieux assurant l’instruction refusant de prêter serment à la Constitution. Ils seront condamnés aux galères.

Sous le consulat et l’empire, entre 1802 et 1813, le collège rouvre et se développe à nouveau. Il devient lycée lors de la création de ceux-ci par Napoléon. Mais sous la RESTAURATION, vers 1815 les autorités fermeront autoritairement le Collège et rendront les bâtiments à des religieuses, les Ursulines, pour punir les professeurs et les élèves d’avoir été favorables à Napoléon.

En 1840, le collège rouvre définitivement parce que des Dinannais progressistes veulent un collège à Dinan.

La fresque est redécouverte en 1964, par hasard, un morceau d’enduit étant tombé, laissant voir un bout de peinture. Elle est classée Monument historique en 1981, et restaurée entre 1982 et 1985.

Aujourd’hui, ces bâtiments abritent toujours le collège Roger Vercel où ont étudié des hommes célèbres tels que Chateaubriand, Broussais, Auguste Pavie, Leconte de Lisle, Robert Surcouf et Roger Vercel.

De l’époque du couvent, ne subsiste de nos jours que la chapelle et le réfectoire.


Sur ce plan apparait l’enclos des Jacobins
avant la vente d’une partie de ses terres aux Dominicaines et aux Bénédictines.
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