Les Remparts

Blason de Dinan

De gueules au château donjonné de trois tourelles d’or, ouvert, ajouré et maçonné de sable; au chef d’hermine.

Le blason actuel rappelle les armes de Charles de Dinan Montafilant vers 1370.

Les hermines évoquent l’appartenance à la Bretagne.

Jean V de Bretagne (1389 – 1442)

dit Jean le Sage

À la mort de son père, le 9 novembre 1399, il devient Duc de Bretagne alors qu’il est âgé de 10 ans.

Il régnera sur la Bretagne durant près de 43 ans.

C’est durant son règne que la Bretagne connaitra une des périodes les plus paisibles et les plus prospères de son histoire.

Cest à force de ténacité, de prudence et d’ habileté qu’il parviendra à sauvegarder son État et son peuple des terribles épreuves de la guerre de Cent ans.

Durant tout son règne, Jean V ne fera qu’alterner les alliances avec l’Angleterre et la France, au gré de ses intérêts, mais également des menaces que faisaient peser ces deux royaumes sur une indépendance bretonne qu’il ne cessa de renforcer, en développant les institutions du duché.

Dinan est, sans conteste, l’une des plus belles cités médiévales de Bretagne.

Construite sur le bord oriental d’un plateau dominant la Rance, le premier ouvrage défensif est une motte castrale construite dès 1040. Son emplacement présumé est un promontoire au nord-est de la ville, qui se trouve à l’extérieur de l’enceinte actuelle.

Ce premier château a fait l’objet d’un siège par Guillaume le Conquérant en 1065 (reproduction de la motte castrale et de l’attaque dans la tapisserie de Bayeux – scène 19).

Cet édifice est détruit vers 1170. Il n’en reste aujourd’hui que le nom « Château-Ganne », qui est encore aujourd’hui, le nom de la sous-préfecture située sur ce promontoire, sur l’emplacement supposé de la naissance de Dinan.

Remarquablement préservés, les remparts de Dinan sont aujourd’hui les plus grands et les plus imposants de Bretagne, et constituent l’un des ensembles fortifiés parmi les plus exceptionnels de France.

Ancienne cité des Ducs, en surplomb de 75 mètres au-dessus de la Rance, elle est le domaine par excellence de la maison à pans de bois.

Le tour des remparts vous permettra d’apprécier cette ceinture urbaine avec son Donjon, ses 10 tours et ses 4 portes conservées, et de profiter de points de vue uniques sur la région environnante.

Classés monument historique, les remparts de Dinan ceinturent toute la ville sur 3,2 km. Ils sont essentiellement l’œuvre des souverains Bretons Jean IV et surtout Jean V.

En 1283, alors que la ville est divisée en 2, Le Duc Jean Ier récupère la partie sud de Dinan, et la réunifie avec la partie nord. Malgré que le site bénéficie déjà, grâce à la vallée de la Rance, d’importantes défenses naturelles, il va décider de fortifier la ville en la ceinturant de remparts. Les portes nord (Saint-Malo), est (du Jerzual) et sud (du Guichet) sont édifiées, ainsi que les tours Beaufort et Sainte-Catherine.

En 1341, à la mort du duc Jean III, s’engage la guerre de succession de Bretagne, au cours de laquelle s’affrontent Charles de Blois (prétendant du parti français) et Jean de Montfort (du parti anglais).

Les remparts vont être, une nouvelle fois, renforcés à l’est (porte du Jerzual et tour Cardinal) et à l’ouest (porte de Brest et tour Saint-Julien). Grâce à cette ceinture défensive, Dinan résiste, en 1342 et 1359, à deux sièges anglais.

Pour asseoir son pouvoir, le duc Jean IV fait édifier à partir de 1380 le donjon qui prend appui sur l’enceinte sud.

L’enceinte urbaine constitue alors une surface d’environ 30 ha, soit, à l’origine, la troisième plus vaste de Bretagne. Ce qui en fait au XVème siècle la troisième plus importante place forte du duché de Bretagne, seules RENNES (50 ha) et NANTES (40 ha) étant plus grandes à l’époque.

Les remparts de Rennes et de Nantes ont aujourd’hui disparu, alors que ceux de Dinan ont été modernisés et renforcés entre 1449 et 1488. Pour faire face aux progrès de l’artillerie, sont bâties les tours de Coëtquen, de Penthièvre, de Lesquen, du Connétable, du Gouverneur et à la fin du siècle la tour Beaumanoir ou d’Allouée. En complément, les portes Saint-Malo, de Brest et la tour de Beaufort sont copieusement modifiées.

Entre 1585 et 1598, en pleine guerre de religion, les défenses de la ville sont réactivées par le duc de Mercoeur, qui fait de Dinan une place forte de la Ligue contre les protestants. Il englobe, dans ce qui est appelé le fort Mercoeur, le donjon, la porte du Guichet et la tour de Coëtquen. Il fait ajouter quelques ouvrages bastionnés à l’est de l’enceinte.

Au cour de cet épisode guerrier, la tour Saint-Julien servant de poudrière explose. Le sommet de la tour et sa toiture sont pulvérisés, et n’ont jamais été reconstruit.

En 1620, la porte Saint-Louis est construite pour servir d’entrée au fort et remplacer la porte du Guichet qui a été murée en 1593.

C’est entre 1781 et 1783 que ce secteur va connaître d’importants bouleversements, lorsqu’on décide du percement du « Chemin neuf », correspondant aux actuelles rue du port et rue du Général de Gaulle. Remontant en lacet depuis le port, cette nouvelle route longe le rempart sur 240 mètres avant d’entrer dans la ville par une brèche qui sera percée pour l’occasion, avec les destructions de la tourelles Sainte-Catherine et de la Tour du Bois-Harouard.

En 1880, la puissante porte de Brest (ou de l’Hôtellerie) est rasée. Cette destruction entraînera six ans plus tard la protection, par les Monuments Historiques, de toute l’enceinte.

Au XXème siècle, les fortifications feront l’objet de plusieurs restaurations.

Enfin, depuis juin 2022, le front nord de l’enceinte médiévale connaît une restauration d’une ampleur inégalée, de par la portée des travaux opérés sur 500 m linéaires, à réaliser d’ici fin 2024. Cette restauration permettra de se promener sur cette portion fermée depuis très longtemps.

Jean IV de Bretagne (1339 – 1399)

Aussi connu sous le nom de Jean III de Montfort, Jean le Conquéreur ou encore celui de Jean le Vaillant.

Le principal souci de Jean IV face à ses deux puissants voisins, la France et l’Angleterre, fut de gagner des concessions sans avoir à offrir autre chose en échange qu’une aide passive, le tout pour assurer l’indépendance de la « nation Bretagne ».

Son règne sera riche et mouvementé. Après la guerre de succession longue et éprouvante, il mènera une politique tout en équilibre, sur le fil, entre les royaumes de France et d’Angleterre, en pleine guerre de Cent Ans.

Cliquez sur le nom de l’édifice pour en apprendre plus

En rouge, les remparts, portes et tours ayant été détruits

En vert et gris, les remparts, portes et tours existants

A : emplacement supposé de la motte castrale

Carte des remparts

Plan de l’enceinte de Dinan datant de 1693

Plan de l’enceinte de Dinan

https://journals.openedition.org/rao/7932

Sur ce plan, on se rend bien compte du plateau rocheux surplombant la vallée de la Rance et sur lequel la ville est construite.

On remarquera également que l’emplacement de la motte castrale (Angle nord-est) était effectivement peu étendu pour développer la ville sur cette pointe rocheuse.

On remarque également le seul accès à la ville haute en provenance du port, la rue du Jerzual.

Datation des remparts

Datation des remparts (source: https://doi.org/10.4000/rao.7932)

Porte Saint-Malo (12ème – 13ème)

Datée du 13ème siècle, elle est la partie la plus ancienne des fortifications de Dinan. Une étude récente laisse même penser que des éléments de cette porte seraient encore plus ancien et dateraient du 12ème siècle.

En effet, Al-Idrīsī, explorateur Arabe du 12ème siècle, décrit Dinan en 1150 comme une agglomération ayant «tous les attributs d’une ville, ceinte d’un mur en pierre».

Côté ville, cet ensemble paraît avoir été soudé avec plus ou moins de soin à une maçonnerie antérieure. Il est possible, par conséquent, que l’entrée d’origine ait été constituée par une porte simplement ménagée dans l’épaisseur de la courtine (du rempart), non encadrée par des tours, et formant donc un couloir entre 3 et 4m de long.

L’analyse du passage d’entrée montre que celui-ci pourrait avoir été modifié pour permettre l’incorporation de nouveaux éléments d’arrêt, dont une herse, un assommoir, deux portes et deux couples d’archères.

De plus, la première enceinte présumée de la cité, s’étendrait à seulement 30m au sud de la porte Saint-Malo. Dans ce cas, se pourrait-il que la porte de Saint-Malo originelle faisait partie des défenses signalées par Al-Idrīsī vers le milieu du 12ème siècle ?

Un premier édifice à deux tours est construit au 13ème siècle avec les traits caractéristiques de la fortification capétienne : l’épaisseur des murs est inférieure à 2 m, les tours sont plus hautes que les courtines attenantes et les niveaux ne communiquent pas entre eux, de façon à limiter les possibilités d’intrusion ennemie. Enfin, chacune des tours est percée sur le front et sur les flancs par des archères à fente simple.

Il semble donc possible d’attribuer la construction du châtelet, avec les deux tours et les systèmes de défenses, au duc Jean Ier, entre 1265 et 1286, le passage passant donc à environ 7m de long.

Par la suite, dans les années 1450-1470 l’avant-corps quadrangulaire est construit en avant des 2 tours de flanquement. Ce dernier ouvrage prolongeant ainsi le passage d’entrée de 4,50 m

vers le nord, portant l’ensemble du couloir à près de 11 m.

Cette tour quadrangulaire au devant de la porte accueillait un pont-levis à flèche.

En 1585, le Duc de Mercoeur fait édifier des bastions en plusieurs points de l’enceinte : Il fait construire un poste avancé (ou bastion Mercoeur) devant la porte Saint-Malo.

C’est par cette porte que l’armée royale, grâce à la complicité de certains dinannais, pénètre dans la ville en février 1598 et obtient la reddition des hommes du Duc de Mercoeur. C’est par cet accès Nord également que les troupes royalistes entrent en 1815

Porte du Jerzual (12ème et 14ème)

Quand vous êtes sur la porte du Jerzual, regardez vers le port et imaginez que devant vous, se trouvait une porte avancée dont le rôle était de protéger cet accès principal à la ville.

Cette porte avancée s’appelait porte Saint-Sébastien, elle a été démolie en 1777.

Elle s’appuyait sur deux fortins, on en voit encore les attaches, sur la droite, en descendant la rue. Les pierres de cette porte ont été utilisées pour construire des quais du port.

La porte du Jerzual date du début du 14e siècle, probablement en remplacement d’une porte du 12e siècle en partie conservé dans la construction actuelle.

Elle s’ouvre dans une tour circulaire de 12,50 m de diamètre ce qui est imposant pour une tour du 14ème siècle (entre 6 et 8 mètres en général pour cette époque) et une épaisseur de mur d’environ 2m40.

A la naissance de Dinan, elle était l’entrée principale de la ville, elle était munie de mâchicoulis, d’un pont-levis à flèche, de deux assommoirs, et entre les deux, une herse.

En 1585, le Duc de Mercoeur fait édifier des bastions en plusieurs points de l’enceinte : Il fait construire deux éperons triangulaires pour protéger le Jerzual.

Faute de temps, cette œuvre reste inachevée. Seul en témoigne aujourd’hui un ouvrage en éperon, autrefois solidaire d’un talus remparé construit en avant de la porte du Jerzual.

De plus il fait murer la porte du Jerzual en 1593, durant les guerres de la Ligue, comme la porte du Guichet. Elle est ré-ouverte en 1642.

Porte du Guichet (13ème)

Ancienne entrée méridionale de Dinan, la porte du Guichet donné accès au chemin de Rennes et de Nantes.

Elle date probablement du 13ème siècle; Surmontée d’une niche à Vierge et encadrée de deux tours, elle a été dotée plus tard d’un pont levis. Dès son édification, une herse coulissante entre les deux arcs en ogives est intégrée.

Son nom laisse supposer qu’un de ses vantaux comportait une porte piétonne.

Également appelée porte de Rennes, elle donnait accès à l’un des plus grands marchés des alentours de Dinan.

En 1585, le Gouverneur de Bretagne, Philippe-Emmanuel de Lorraine, Duc de Mercœur, chef de file des ligueurs bretons, obtient lors du traité de Nemours de pouvoir améliorer les fortifications de Dinan. Jusqu’en 1598, il fera de Dinan une place forte de la Ligue contre les protestants.

en 1585, il fait édifier de part et d’autre de la porte un passage appelée «souterrain Mercoeur» pour relier le donjon et la tour de Coëtquen en élargissant le mur des remparts.

De plus, pendant la Guerre de la Ligue et pour renforcer la défense contre les troupes royales Françaises, Il fait murer la porte du Guichet en 1593 ( Sa réouverture ne date que de 1932).

Tour Beaufort (13ème)

La tour Beaufort est contemporaine de la première enceinte urbaine.

A l’origine nommée « Tour Cocherelle », le nom « Beaufort » proviendrait du moulin à vent de Beaufort situé au quartier des Buttes, face à la tour.

Elle fait partie des éléments les plus anciens des remparts. Elle pourrait avoir été édifiée dans les années 1280-1290 et présente des traits caractéristiques des fortifications Capétiennes.

De taille modeste, 7.60 mètres de diamètre, la tour possédait deux niveaux voûtés qui venaient s’appuyer sur un large empâtement.

Un couronnement couvrait l’édifice. La disparition du couronnement et le comblement du fossé ont considérablement réduit la tour qui ne culmine plus aujourd’hui qu’à 9 mètres.

Conçue pour défendre l’enceinte, la tour Beaufort est équipée dès l’origine par de nombreuses archères desservant des chambres de tir.

Au fil des siècles, l’ouvrage connaît plusieurs transformations, à commencer par l’adaptation des fines archères primitives en archères-canonnières élargies à leur base au XVème siècle.

A droite de la tour, dans l’angle avec le rempart, vous pouvez remarquer un encorbellement latéral, il s’agit des WC de l’époque.

Tour Sainte-Catherine (fin 13ème – Début 14ème)

Cette magnifique tour, surplombant la vallée de la Rance, offre une panorama unique. Elle est l’une des plus élégantes de Dinan et l’une des plus anciennes.

Sa présence remonte au 13-14ème siècle, Il s’agit d’un ancien poste de guet placé en surplomb de la Rance et du port afin de surveiller les menaces arrivant de la vallée et du port.

Elle se distingue des autres ouvrages. Elle a une unique salle aménagée à son sommet et n’a aucune ouverture sur sa partie frontale mais une fenêtre, et non des archères, sur chacun de ses flancs. Ces fenêtres, bordées de coussièges, servaient à éclairer la salle mais également à guetter et à défendre.

Elle mesure 16m de haut (plus les 6m du rocher sur lequel elle a été construite) et possède des murs d’une épaisseur de 2,50 mètres.

La conception de cette tour et sa hauteur, ne permettait, pour des tirs plongeants, que l’usage de l’arc et non de l’arbalète.

Au 17ème siècle, on la nommait tour du petit Rempart.

Elle semble avoir possédé trois étages et, sans doute, une toiture. Les réfections de la superstructure dont les derniers travaux sont assez récents ont fait disparaître l’escalier d’accès qu’il est difficile d’imaginer.

On ne peut y pénétrer aujourd’hui que par une ouverture extérieure.

Cette tourelle élégante, légèrement incurvée sur son socle de granit est à présent, un magnifique belvédère.

Poterne ou Tour Cardinal (fin 13ème)

Ancienne tourelle de garde datant de la fin du 13ème siècle, percée d’une porte qui permettait de sortir et d’entrer discrètement dans la ville sans se faire voir de l’extérieur et qui permettait un accès aux berges de la Rance.

Elle est l’un des plus anciens éléments de l’enceinte.

Entre 1460 et 1481, l’accès et la porte ont été comblés. Ce terrassement est probablement réalisé pour les besoins de l’artillerie. A cette époque, la Bretagne défend son indépendance et s’attend à une attaque de la France.

Casemate (13ème)

Ancienne tour probablement détruite vers 1782-1783.

Elle faisait partie de l’enceinte primitive du XIIIème siècle, construite lors de la fortification de la ville lancée par le duc Jean Ier qui achète Dinan en 1265.

Aujourd’hui il n’en reste que la base circulaire. Ses murs mesuraient environ 2 mètres d’épaisseur.

Tour Longue (13ème)

Cette tour s’est effondrée dans la vallée dans la nuit du 17 au 18 janvier 1982.

Dans les années 1780, elle était également appelée la « tour de Casse-Cou ».

A partir de la fin du XIXème siècle, on lui attribue le nom de « tour du Sillon » .

Tour du Bois-Harouard (13ème)

Cette tour avait emprunté son nom au bois qui s’étendait jadis devant elle, sur les bords de la Rance, côté Lanvallay aujourd’hui.

Elle aurait aussi été désignée par le nom de « tour du Sillon » dans les années 1670.

Elle est démolie vers 1782-1783 lors de l’ouverture de la route dite « le Grand-Chemin » aujourd’hui renommée « rue du Général De Gaulle ».

Tourelle Sainte-Catherine (13ème)

Là, dans un angle des remparts de la promenade de la Duchesse Anne, se dressait la tour Sainte-Catherine, la vraie. Elle portait, du moins, ce nom au 17ème siècle, probablement à cause de son voisinage avec le couvent des Catherinettes. Avant la construction du couvent peut-être se nommait-elle autrement.

Comme la tour du Bois-Harouard, la tour Sainte-Catherine, est rasée vers 1783 pour permettre le passage du « Grand Chemin » aujourd’hui renommée « rue du Général De Gaulle ».

Avant sa destruction, elle avait été transformée en commodité (urinoirs) et sa plate-forme était décorée d’un petit édicule (ou chapeau, couverture).

En face de la tour et dans la descente vers la vallée se trouvait un ouvrage avancé, une sorte de fort, élevé à la fin du 16ème siècle par le duc de Mercoeur, quand Dinan était ville ligueuse.

Donjon ou Tour Ducale (1380-1384)

Élevé par le Duc Jean IV dans la décennie 1380 afin d’affirmer son autorité sur la ville de Dinan.

Selon certaines sources, la tour aurait été terminée en 1384, pour d’autres en 1393. Le plus vraisemblable serait l’année 1384, puisque cette année là, aurait eu lieu dans le donjon, l’interrogatoire de Rolland Moisan, le meurtrier de Jean de Beaumanoir.

Il est bâti à cet endroit afin de permettre au duc, en cas de problème, de fuir vers la ville pour échapper aux ennemis ou vers les champs pour échapper aux Dinannais.

Il est formé de deux tours rondes accolées dont la jonction est renforcée à l’ouest par un avant-corps carré.

Aujourd’hui d’une hauteur de 34 mètres, il mesurait à l’époque de sa construction environ 45 mètres, celui étant surmonté d’une imposante toiture d’ardoises qui a disparu aujourd’hui. Elle a été détruite en 1703 et remplacée par l’actuelle terrasse servant de plateforme d’artillerie.

Son sommet est renforcé par des consoles de mâchicoulis qui offrent un rendu esthétique d’une grande qualité.

Il était desservi par une cour d’honneur rectangulaire d’environ 16 m sur 10 m qui a été en partie reconstituée en 2018. C’est par cette cour que les nobles entraient.

Côté ville, elle était reliée à la basse-cour, dans laquelle se trouvaient les dépendances : forges, écuries, pigeonnier…, par un pont-levis charretier (qui pouvait recevoir des charrettes). Côté champ, un double pont levis, un pour les piétons et un pour les charrettes (représenté par la barrière métallique face à vous), permettait le passage des douves entre le chemin de Rennes et la cour.

La cour d’honneur a été détruite dès 1823.

Un troisième accès au donjon existait directement dans la tour, à l’ouest (côté gauche), depuis les fossés, par un pont-levis à bascule, certainement pour acheminer les provisions.

A l’époque, le donjon n’est pas isolé du reste de la ville par ce large fossé intérieur, côté ville, comme de nos jours, et les remparts de chaque côté de la port du Guichet ne renferment pas de tunnel. Enfin, côté ville, le relief s’élève de façon progressive vers l’intérieur de la cité.

Il est fortifié de 1585 à 1598 par le Duc de Mercoeur qui en fait sa résidence pendant la ligue. C’est à cette époque que le Château, devenue forteresse, est isolé du reste de la ville par un large fossé et une cour-haute bastionnée, protégée par des structures en éperon. De manière très significative, c’est vers la ville, et non vers l’extérieur, que sont alors tournées les embrasures.

Abandonné vers 1650, le donjon devient une prison militaire puis de droit commun, entre 1703 et 1904, avant d’être transformé en musée en 1906

Tour Lesquen (1449-1458)

Construite entre1449 et 1458 afin d’augmenter la capacité défensive du secteur nord, la tour de Lesquen possède des canonnières destinées aux armes à feu.

A sa base se trouvent des vestiges de la fausse-braie qui s’étendait à l’origine de la porte de Brest à la porte Saint-Malo et dont il ne subsiste que le niveau inférieur.

cette tour mesure environ 14,50 mètres de hauts et possède des murs de 5 mètres de large.

Sa construction est restée inachevée

Tour de la rue Neuve (1440-1470)

Cette tour a été détruite afin de construire la rue du Comte de la Garaye en 1808.

D’après l’ingénieur du roi, Siméon Garengeau, en 1693, la tour de la rue neuve était « voûtée, a 2 étages et percée de créneaux et d’embrasures où l’on pouvait mettre des canons. »

Tour Saint-Julien (1440-1470)

Bâtie dans la première moitié du XVe siècle, elle mesure 17 mètres de diamètre pour 8,5 m de hauteur et une épaisseur de mur de 4 mètres. Elle est équipée de canonnières, et comme la plupart des tours, elle avait à l’origine un toit.

Elle était un important élément de défense de la ville close.

Elle avait pour but de surveiller et défendre la partie de la ville la plus exposée au danger de l’ennemi dû à l’absence d’obstacle naturel.

En 1585, le Duc de Mercoeur fait édifier des bastions en plusieurs points de l’enceinte : Il fait construire un éperon triangulaire (ou demi-lune) devant la tour Saint-Julien.

Cette tour ronde servait à stocker la poudre à canon pendant les guerres de la Ligue contre les protestants. En 1598, elle explose accidentellement lors de la prise de Dinan par les Royalistes. Le sommet de la tour et sa toiture sont pulvérisés. La détonation fût tellement forte, que l’église Saint-Malo en construction se fissura en divers endroits.

Le Toit n’a jamais été reconstruit.

Escalier à vis
Coussiège

La restauration de la tour d’avril/mai 2023 a laissé apparaître des vestiges exceptionnels. Une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a mené une fouille. Depuis l’explosion de la tour en 1598, elle n’avait jamais été examinée.

Après avoir retiré plusieurs centimètres de terre, le sommet de la tour ayant été transformé en jardin privé, les archéologues ont mis au jour les vestiges d’un escalier à vis, permettant d’accéder aux quatre niveaux. Il a été constaté que cette tour était la seule non voûtée de pierre, mais équipée d’un dispositif de plancher de bois.

L’emplacement d’une cheminée et de latrines ont également été découverts, ce qui confirme son usage mixte de défense et de résidence, comme toutes les tours, sauf la tour Beaumanoir.

Enfin, un coussiège a aussi été trouvé. Ce petit banc avait été aménagé dans l’ouverture d’un espace de tir, qui a été colmatée par la suite.

Face à toutes ces découvertes, la Ville a revu son plan de restauration, et au lieu de créer un espace paysager, la municipalité préfère mettre en valeur ces vestiges. La partie supérieure de la tour sera desservie par un escalier côté rue Thiers.

Porte de Brest (1476-1488)

Construite de 1476 à 1488, probablement en remplacement d’un précédent ouvrage, elle est d’abord appelée tour de l’Hostellerie car elle est dans le prolongement de la Maison Dieu, un

hospice pour les incurables situé à l’emplacement de la mairie actuelle.

Au XVIe siècle elle est nommée porte de Dinan car c’est la porte d’entrée principale, celle qui pratique l’octroi, c’est à dire que c’est à cette porte qu’était payé le droit d’entrée des marchandises de consommation.

Elle prendra ensuite le nom de porte de Lamballe puis enfin porte de Brest au XVIIIe siècle.

D’une architecture militaire du XVe siècle, la porte de Brest était similaire aux portes mordelaises de Rennes, à la porte saint-Michel à Guérande ou à la porte prison de Vannes.

Elle était formée de deux grosses tours d’artillerie sur 4 niveaux à mâchicoulis et percée d’une porte cochère et d’une porte piétonnière. C’était la plus puissante porte de défense, pendant cinq siècles, elle a été l’un des éléments les plus imposants des remparts de la « Carcassonne du nord ».

Elle servira de prison pour les prisonniers de guerre, de dépôt communal, de bureau de charité, géré par un curé, avant de devenir le 1er asile pour les Petites sœurs des pauvres en 1846.

Prétextant le mauvais état de la porte et des difficultés de passage des diligences, le conseil municipal vote en 1880 la destruction de la porte après des années de discussion. En mars 1881, la porte n’existe plus, mais comme le dit le dicton « A toute chose, malheur est bon ! », cette démolition sera suivie de la prise de conscience de la valeur patrimoniale des bâtiments anciens, défendue par des architectes de renom. En découlera le classement rapide aux monuments historiques du château en 1882 et de l’enceinte en 1886.

La base de l’une des tours de cette porte a été mise au jour en 1995 lors du réaménagement de la place Duclos et légèrement rehaussée. Une mise en valeur qui donne une idée de sa dimension.

Tour Coëtquen (1476-1481)

Cet ouvrage massif, en forme de fer à cheval, est construit entre 1476 et 1481 à l’initiative du capitaine Jean II de Coëtquen à l’emplacement d’une première tour beaucoup plus petite, semblable aux tours qui encadrent la porte du Guichet.

Jean II de Coëtquen était le fils de Raoul V de Coëtquen, et comme lui, Capitaine de Dinan, de 1477 à 1488. Ses armoiries sont également sur les tours de Penthièvre et du Connétable.

La tour de Coëtquen fait partie des cinq tours d’artillerie construites pour renforcer les fortifications de Dinan afin de lutter contre les tentatives d’invasion du duché de Bretagne par les troupes françaises.

Elle comprend trois étages, chacun comprenant une salle voûtée dont les murs font jusqu’ 8 mètres d’épaisseur. A l’origine c’est une tour d’artillerie, mais au 18ème siècle elle sert de prison.

En 1585, le Duc de Mercœur fait édifier un passage appelée « souterrain Mercœur » pour relier le donjon et la tour de Coëtquen au moment de la ligue afin de renforcer les défenses de la ville.

Cette tour se visite avec le donjon. Au cour de la visite vous pourrez y voir et essayer des armures et des armes du moyen âge, et vous pourrez emprunter cet impressionnant « souterrain Mercoeur »

Tour Penthièvre (1468-1470)

Avec la tour Coëtquen, la tour du Connétable, la tour Beaumanoir et la tour du Gouverneur, elle fait partie des cinq tours d’artillerie présente dans la cité médiévale.

Après une première tentative d’invasion du duché par les troupes françaises, le duc de Bretagne, François II, décide de renforcer les fortifications de Dinan à partir de 1468. Fin 1470 la tour Penthièvre est bâtie.

C’est une tour de type mixte, c’est à dire qu’elle avait un caractère résidentiel mais également militaire. C’est la seule tour où il est aménagé deux salles par niveau.

Le rez de chaussée avait un rôle purement défensif alors que les salles supérieures avaient une grande fenêtre, une grande cheminée avec des moulures exécutées avec soin et frappées aux armes de Jean II de Coëtquen, une petite pièce annexe et un local de latrines. La tour Penthièvre présentait même de très belles voutes d’ogives moulurées

Elle renferme plusieurs casemates de tir, notamment sur le flanc ouest, l’autre côté étant principalement défendu par une pente escarpée. Le front de la tour est équipé de canonnières.

Ses murs font jusqu’à 8 mètres d’épaisseur. Elle mesure environ 20 mètres de haut, est longue de plus de 20 mètres, et large d’environ 17 mètres.

D’après certaines sources, elle était équipée de 3 niveaux à sa construction. Elle aurait perdu le dernier de ses trois étages, mais je n’ai pour l’instant trouvé aucune information sur cette destruction.

Tour du Connétable (fin 15ème)

Tour d’artillerie construite par Raoul V de Coëtquen à la fin du XVème siècle sur 3 niveaux constitués de casemates et de canonnières. Sa forme est unique à Dinan, contrairement aux autres tours de forme circulaire, celle-ci est en forme d’amande ou « d’éperon » sur sa partie avant, pour dévier les boulets.

Elle conserve sur la clé de voûte de l’escalier intérieur, les armoiries de la famille de Coëtquen. Cet escalier dessert deux grandes salles voûtées superposées. ses murs mesurent environ 5 mètres d’épaisseur.

Les deux tourelles de part et d’autre de la tour sont bien plus récentes puisqu’elles datent du XIXème siècle. Celle de droite servait à évacuer le fumier, tandis que celle de gauche à été construite par un propriétaire pour descendre dans son jardin.

Tour du Gouverneur (années 1480)

Pour répondre à la menace du roi de France, le duc François II décide, dans les années 1480, de renforcer la défense de la ville de Dinan qui connaît alors une importante campagne de fortification.

Avec la tour Coëtquen, la tour du Connétable, la tour Beaumanoir et tour de Penthièvre, la tour du Connétable fait partie des cinq tours d’artillerie présente dans la cité médiévale.

Cette tour d’artillerie en fer à cheval avait pour rôle de surveiller les portes Saint-Malo et du Jerzual, car étant des lieux de passage, elles sont vulnérables.

A l’origine, tandis que les tours Penthièvre, de Coëtquen et du Connétable sont bâties sur trois niveaux voûtés, la tours du Gouverneur, comme la tour Beaumanoir, ne comprend que deux niveaux.

Avec des murs de 8 mètres d’épaisseur, pourvues de 6 casemates de tirs et de quatre canonnières (deux sur chaque flanc), elle contrôlait les entrées Nord de la ville. Cette imposante tour d’artillerie est d’une profondeur totale de 22 mètres et s’élève sur plus de 15 mètres.

Au 16ème siècle, les ligueurs décident de renforcer les fortifications par l’édification d’un bastion à l’est de la tour, appelé « Grand Fort ».

En 1693, pour renforcer encore la défense, l’ingénieur du roi, Siméon Garengeau, aménage un troisième niveau. Quatre canonnières supplémentaires y sont alors aménagées.

La courtine qui se situe entre la tour-porte du Jerzual et la tour du gouverneur est l’une des rares parties du rempart à avoir conservé quelques mâchicoulis.

n 1986 débute le chantier de restauration d’une partie du chemin de ronde, depuis la rue Michel jusqu’à la rue de l’École. Tandis que la courtine est renforcée et rehaussée dans sa partie supérieure, la porte du Jerzual est restaurée. Mais c’est la tour du Gouverneur qui connaîtra les opérations les plus impressionnantes. Vendue à des particuliers, la vieille tour d’artillerie avait vu au XIX° siècle une demeure bourgeoise s’édifier sur sa terrasse. Rachetée par la ville de Dinan, la maison est rasée en 1990 et le 20 janvier 1993, le chemin de ronde est rouvert aux promeneurs.

Tour Beaumanoir (fin années 1480)

La tour Beaumanoir ou tour de l’Alloué a été construite à la fin des années 1480, c’est l’une des seules tours à ciel ouvert de Bretagne.

Le fait qu’elle soit ouverte en son sommet était certainement pour permettre l’évacuation des fumées et des gaz des canons.

Remaniée à la fin du XVIème et/ou XVIIème siècle, cette imposante tour d’artillerie, véritable rempart saillant en fer à cheval à deux étages, est composée de plusieurs casemates et de canonnières afin de combattre les ennemis arrivant du nord.

Elle possède des murs de 8 mètres d’épaisseur. Un chemin en terrasse d’artillerie ceint le sommet.

En 1693, la tour renfermait « 16 casemates ou embrasures voûtées, 8 de chaque côté ».

Le flanc est de la tour Beaumanoir conserve les restes d’un ouvrage antérieur, elle prend donc appui sur une tour antérieure, renforçant ainsi l’idée d’une construction hâtive.

Cette tour est de loin l’ouvrage le plus imposant. Outre ses dimensions exceptionnelles, 27 m de long et 22 m de large, murs de 8 mètres d’épaisseurs, elle se démarque par l’absence de recouvrement, et plus largement du moindre élément de confort. Il s’agit donc d’un ouvrage purement défensif, qui contraste résolument avec la tradition des tours mixtes jusque-là privilégiée.

Porte Saint-Louis (1620)

Elle est la porte la plus récente des remparts de Dinan.

Elle est édifiée en 1620 à la demande des habitants, entre les tours de Coëtquen et de Penthièvre, pour remplacer la porte du Guichet, qui a été murée et fermée par le Duc de Mercoeur en 1593 lors de la guerre de la ligue.

Elle facilite alors l’accès à la route de Rennes qui se faisait depuis la porte de Brest.

Elle était alors surmontée d’un corps de garde couvert d’ardoises qui a été démoli en 1791. Sur le mur intérieur, une niche abritait une pietà qui a été déplacée dans les réserves du musée de Dinan dans les années 1970. Le percement de cette porte permet l’émergence du quartier du Haut-Bourgneuf dans son prolongement.

Elle était jadis un bastion muni d’un dispositif de défense traditionnel et éprouvé : pont-levis, herse, vantaux et mâchicoulis. Le fossé devant la porte et qui se trouvait dans le prolongement du fossé que vous pouvez encore voir sur votre droite, a était comblé en 1770.

La porte a était restaurée en 1929.

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